Globdrone développe son expertise en matière d’images aériennes en produisant photos, vidéos, photogrammétrie, inspections et topographie. Vincent Lauras, archéologue et gérant de Globdrone, nous évoque son parcours.
Pouvez-vous présenter en quelques mots ?
Je suis originaire de l’Hérault, où ma passion pour l’archéologie et pour le patrimoine a pris racine. Pendant mes études à l’Université Paul Valéry Montpellier 3, j’ai eu le privilège d’intégrer de nombreuses fouilles programmées en France mais également en Espagne où j’ai endossé des responsabilités, jusqu’à l’obtention de mon master. Amoureux et attaché à ma région, j’ai travaillé sur l’occupation du sol de la vallée de l’Hérault, ce qui m’a conduit à prendre part à des conférences en France et à l’étranger.
Votre entreprise en quelques mots ?
En 2019, j’ai fondé Globdrone, une entreprise située dans le sud de la France, entre Béziers et Montpellier. À ses débuts, l’entreprise se concentrait sur la prise d’images aériennes pour mettre en valeur les sites archéologiques et les patrimoines de la région. Par la suite, je me suis spécialisé dans le relevé photogrammétrique, me permettant d’intervenir sur de très nombreux sites archéologiques (sédimentaire et bâti) mais également à la demande d’architectes. Grâce à mon parcours universitaire, j’essaie ainsi d’offrir une expertise adaptée aux problématiques de chaque site. Ces missions présentent également une dimension culturelle indéniable, de nombreux supports (documentaire, vidéos en ligne, exposition, article, etc.) sont utilisés afin de sensibiliser le grand public à la richesse de son territoire.
Les différents professionnels de l’archéologie préventive avec qui vous travaillez sur vos projets ?
J’interviens dans la moitié sud de la France, collaborant ainsi étroitement avec divers professionnels de l’archéologie préventive tels que Mosaïques Archéologie, Archéodunum, Eveha, ainsi que plusieurs collectivités territoriales. Plusieurs centaines de missions ont été menées aux cours des dernières années et mettent en lumière la diversité des opérations d’archéologie préventive : de la fouille extensive en plaine agricole aux centres-villes exiguës, les défis techniques pour les archéologues sont nombreux mais également pour le télépilote que je suis.
Le projet ou la collaboration la plus marquante de votre carrière ? Pourquoi ?
Parmi les nombreuses collaborations marquantes depuis les débuts de l’entreprise, une mission se démarque particulièrement : celle qui m’a été confiée en 2020 sur la Maison Carrée à Nîmes. Cette mission consistait à dresser un état sanitaire du monument en collaboration avec l’architecte du patrimoine Nathalie D’Artigues, dans le cadre de sa candidature au classement au patrimoine mondial de l’UNESCO. Ce projet revêtait une importance particulière en raison de son potentiel impact sur la reconnaissance internationale de ce monument. L’obtention du classement en septembre 2023 a été, à mon échelle, une réalisation gratifiante et a renforcé ma conviction dans la valeur de mon travail.
Les raisons qui vous ont conduites à adhérer à la FEMAP ?
Mon adhésion à la FEMAP découle de plusieurs motivations clés. Tout d’abord, cette affiliation me permet d’entrer en contact avec de nombreux professionnels de l’archéologie, facilitant ainsi le partage d’expériences et d’idées. En intégrant ce vaste réseau, je suis en mesure de promouvoir mes propres actions et réalisations tout en bénéficiant des connaissances et des expertises des autres membres.
De plus, la FEMAP offre une plateforme propice à la discussion et à l’échange sur les défis contemporains auxquels est confrontée l’archéologie préventive, notamment en ce qui concerne l’intégration des nouvelles technologies. Participer à ces discussions me permet de rester à l’avant-garde des développements dans ce domaine en constante évolution. En somme, adhérer à la FEMAP représente pour moi une opportunité précieuse de contribuer au dialogue et à l’avancement de notre discipline.
Vos projets à venir ?
Je vais poursuivre le projet sur les Arènes de Nîmes, entamé en 2019. À la demande de l’architecte du patrimoine responsable de la restauration des arènes et en collaboration avec l’entreprise de restauration des monuments historiques SELE, j’élabore actuellement un dossier graphique exhaustif. Celui-ci vise à documenter chaque face visible des blocs avant et après restauration, un travail méticuleux et essentiel pour la préservation de ce site emblématique. Je continu aussi mon investissement dans des projets de communication. En complément de mes activités actuelles, je cherche à renforcer la sensibilisation du public aux métiers de l’archéologie et à la valorisation des sites archéologiques. Ces aspects sont pour moi source de passion et de motivation, car ils contribuent à la transmission de nos patrimoines culturels et à l’éveil des consciences sur l’importance de sa préservation.