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Portrait d’adhérents : Léonor LIOTTIER, ARBOÇA

L’autoentreprise Arboça est adhérente à la FÉMAP depuis ses débuts. Léonor Liottier, qui en dirige les activités, représente également le collèges des entreprises spécialisées au sein du Conseil d’administration de la FÉMAP.

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Léonor Liottier, j’ai 35 ans, j’habite à Montpellier où j’ai effectué une partie de mes études supérieures. Mes passions pour la botanique et l’archéologie me suivent depuis l’enfance et m’ont guidé vers mon métier. Je suis attachée à la région montpelliéraine, qui offre une diversité de paysages à la fois riches et intéressants, dans lesquels se mêlent histoire des Hommes et dynamiques des végétations. J’aime sillonner les sentiers de randonnée qui les traversent, comprendre et partager leur histoire ancienne ou récente. Faire parler les arbres fait parler gens, chaque balade est l’occasion d’en apprendre un peu plus sur les lieux, les terroirs, c’est génial !

Votre entreprise en quelques mots ?

En janvier 2020, j’ai créé une micro entreprise nommée « Arboça » en référence au nom du fruit de l’arbousier en occitan. Localisée à Montpellier, j’effectue deux activités complémentaires :

  • Des études anthracologiques, c’est-à-dire sur les charbons de bois issus de fouilles archéologiques afin de mieux comprendre les interactions entre les populations et leurs environnements au cours du temps. J’étudie des charbons provenant de la France entière, se rapportant à des périodes allant du Néolithique au Moyen-Âge.
  • Des sorties « patrimoine naturel et culturel » avec pour angle d’approche la botanique et l’histoire du territoire sur le temps long. Certains parcours sont calibrés pour les plus jeunes.

Ce qui vous a conduit à la décision d’être auto-entrepreneur ?

Je dirais qu’il s’agit d’un mélange de motivations et de circonstances. Après mon doctorat, je souhaitais mener une activité qui me ressemblait davantage, en contact avec le public, en lien avec la sensibilisation à l’environnement.  L’auto-entreprise est apparu comme un moyen relativement simple et rapide à mettre en place pour continuer l’anthracologie et diversifier mon activité. L’entreprenariat est également une aventure intéressante et complète, pour s’approprier les fonctionnement administratif et financier d’une petite structure, la gestion du calendrier, et des relations professionnelles. Ce sont toutes ces dimensions qui me plaisent, avec leurs lots d’avantages et de contraintes.

Les différents professionnels de l’archéologie préventive avec qui vous travaillez sur vos projets ?

Je travaille essentiellement avec des opérateurs d’Archéologie Préventive (Paléotime, ACTER etc.), des collectivités territoriales telles que les Services Départementaux ou Municipaux d’Archéologie (ou en charge des fouilles archéologiques). Je continue également de travailler sur des projets de fouilles programmées pilotées par les Universités, le CNRS et/ou les musées.

Le projet ou la collaboration la plus marquante de votre carrière ? Pourquoi ?

Il y a eu de nombreuses collaborations marquantes, mais celle qui me vient en tête s’est déroulée durant ma thèse. Il s’agissait d’étudier le signal dendrochronologique (la variation de la largeur des cernes) d’arbres situés dans une parcelle. Il me fallait en connaitre l’histoire, afin de la mettre en vis-à-vis avec les signaux enregistrés par l’arbre. Après avoir retrouvé le nom du propriétaire en mairie, j’ai pu m’entretenir avec lui et connaitre les détails de l’exploitation de cette parcelle. Il s’agissait de ma première collaboration non institutionnelle, riche en informations. Je crois que c’est à ce moment-là qu’a commencé à germé l’envie d’échanger avec les personnes connaissant l’histoire des boisements de leur région et de partager les connaissances que j’avais sur un passé plus lointain.

Vos projets à venir ?

Je suis en train de mettre en place des cours en extérieur à destination des élèves d’écoles, collèges et lycées afin d’aborder des points du programme scolaire hors de la classe. Je souhaite proposer un accompagnement aux enseignants afin de faciliter l’approche interdisciplinaire, à partir d’expériences en nature (parcs, forêts…). Je suis persuadée que l’observation des végétaux, leur manipulation, le contexte « hors les murs », la liberté de mouvement et le temps de questionnement sont des moyens efficaces et nécessaires pour l’apprentissage, la sensibilisation à l’environnement et sa compréhension. L’étude de cas concrets, à partir de questions provenant des élèves peut être un levier pour faire naitre un réel intérêt pour les différentes disciplines, et développer des compétences variées.